Des dirigeants africains appellent à des solutions adaptées au continent en matière de sécurité

Des dirigeants africains ont appelé lundi à l’ouverture du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, à aider les Etats africains à assurer leur propre sécurité, et «se garder des solutions toutes faites, conçues sans les Africains», par une adaptation des interventions internationales aux réalités locales.

Sur la question du terrorisme qui sera largement débattue au forum de Dakar, le président sénégalais Macky Sall a déclaré à l’ouverture de cette quatrième édition du Forum, en présence de ses homologues rwandais Paul Kagame et malien Ibrahim Boubacar Keïta que «la réponse militaire doit être solidaire et globale pour ne laisser aucun sanctuaire aux groupes terroristes» en Afrique.

Macky Sall a surtout insisté sur le fait qu’il convient de «se garder des solutions toutes faites, conçues sans les Africains». «Les conséquences de ces interventions, nous les vivons au Sahel, sont souvent pires que le mal qu’elles étaient censées soigner. Chaque pays a une histoire, une expérience et des spécificités dont il convient de tenir compte», a-t-il ajouté, faisant indirectement allusion à l’intervention occidentale en Libye en 2011.

Paul Kagame qui présidera en 2018 l’Union africaine (UA), a exhorté ses pairs africains à se prendre en main, en définissant eux-mêmes leurs «défis» et en prenant la responsabilité de «régler leurs problèmes».

La ministre française des Armées, Florence Parly est allé dans le même sens estimant qu’«il faut laisser l’Afrique parler d’elle-même pour qu’elle trouve elle-même les moyens d’assurer sa propre défense ».

«Il faut trouver en Afrique les solutions pour l’Afrique», a-t-elle insisté, en rappelant que la France «n’abandonnait pas» pour autant ses partenaires africains.

La France en effet apporte déjà son soutien à la «force conjointe» de lutte contre les jihadistes, que sont en train de constituer, les pays du G5 Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie).

Selon le président Malien Ibrahim Boubacar Keïta, président en exercice du G5 Sahel, «l’idée (de cette force) moquée, raillée au départ…, a convaincu de sa pertinence».

Pendant deux jours, les grands enjeux sécuritaires africains seront au centre des discussions dans la capitale sénégalaise. Cette année, près de 800 personnes, militaires, experts, diplomates… participeront à ce rendez-vous majeur pour les questions de sécurité sur le continent.

Plusieurs ateliers et panels de haut niveau sont prévus. Ils seront consacrés à des enjeux variés, comme les solutions intégrées à apporter aux défis sécuritaires, l’amélioration des dispositifs de maintien de la paix, ou encore la lutte contre le financement du terrorisme.

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