Quatre morts dans des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre à Lomé

Des militants et sympathisants de l’opposition togolaise ont bravé mercredi, l’interdiction de manifester les jours ouvrables, imposée par le gouvernement togolais, et se sont accrochés aux forces de police dans les rues la capitale où ont eu lieu des échanges de jets de pierres contre les gaz lacrymogènes de la police.

Selon la coalition de l’opposition, quatre personnes sont décédées lors de ces altercations alors que plusieurs dizaines d’autres ont été blessées.

Les affrontements sporadiques dans tous les quartiers de Lomé donnaient à la ville, une allure de champs de bataille, car des chaussées ont été endommagées, pneus brûlés, voitures et motos détruites, édifices vandalisés… depuis les premières heures de la matinée. La tombée de la nuit ne semblait en rien calmer les ardeurs des manifestants face aux forces de sécurité en permanence sur le qui-vive.

Dans certains quartiers réputés acquis au pouvoir, des jeunes armées de bâtons se sont positionnés tôt le matin pour empêcher les mouvements contestataires de l’opposition, laissant présager des affrontements avec les militants de l’opposition.

«Nous allons marcher pour chasser Faure Gnassingbé», assurait, déterminé, un militant qui estime que le pouvoir des Gnassingbés a trop duré. Dans le même temps d’autres manifestants scandent « Faure must go » (Faure doit partir).

La veille, Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition, avait en effet, assuré à ses militants qu’ils ne fléchiront pas face à cette mesure gouvernementale. Mercredi après-midi, le domicile de Fabre, a été la cible de tirs de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre, selon des responsables de son parti l’alliance nouvelle pour le changement (ANC).

D’un autre coté, le gouvernement togolais qui propose à l’opposition en lieu et place des marches, des meetings à la plage de Lomé, de lundi à vendredi a indiqué qu’il ne se laissera pas faire.

«Soit il y a un État ou il n’y a pas un État», a prévenu le ministre de la sécurité, Yark Damehane, soulignant que chaque citoyen a le devoir de respecter les lois du pays.

L’opposition demande la limitation à deux le nombre de mandats présidentiels et la démission du président Faure Gnassingbé, élu en 2005 et issue d’une famille au pouvoir depuis 50 ans.

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