Moise Katumbi envisage de recourir « à la rue » si Kabila reste au pouvoir

L’opposant congolais en exil, Moïse Katumbi a déclaré mardi qu’il fera « appel à la rue » si le président Joseph Kabila ne quittait pas le pouvoir et n’organisait pas d’élections d’ici au 31 décembre en République démocratique du Congo.

«  S’il n’y a pas élection, le président Kabila doit partir le 31 décembre. Et nous allons faire appel à la rue parce que la Constitution le permet », a déclaré Moïse Katumbi lors d’une interview à la chaîne de télévision France 24.

Katumbi, ex-allié de poids de Joseph Kabila, passé à l’opposition en septembre 2015, a par ailleurs assuré que l’« ancien président et son entourage » ne seront pas poursuivis. « S’il décide de partir, le président Kabila va rester au pays, il est sénateur à vie, et le président va continuer avec ses affaires ».

Katumbi qui vit entre la Belgique et la France après avoir été condamné à trois ans de prison dans une affaire immobilière, qualifiée par les évêques catholiques de « mascarade » dans un rapport confidentiel, a répété qu’il préparait son retour dans son pays.

L’ex-gouverneur du Katanga et Félix Tshisekedi avaient demandé, le 20 septembre dernier, « une transition » sans le président Joseph Kabila pour préparer des élections en RDC.

« Pour prévenir le vide juridique et le chaos dans la perspective de la non-tenue des élections le 31 décembre 2017 au plus tard, (nous) exigeons une transition sans M. Kabila, devenu illégal et illégitime », écrivaient les deux leaders du Rassemblement de l’opposition, dans un communiqué également signé par des animateurs de la société civile et des mouvements citoyens.

Le communiqué du 20 septembre rejette d’avance « tout projet de référendum constitutionnel » qui modifierait la Constitution sur la question du nombre et de la durée du mandat du président de la République.

Au lendemain de ce communiqué, lors d’une réunion dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations unies, incluant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, les participants ont salué « l’engagement exprimé par les autorités congolaises à respecter la Constitution ».

La RDC traverse une crise politique aggravée par le maintien au pouvoir du président Kabila, dont le deuxième mandat a pris fin le 20 décembre 2016. La Constitution lui interdit de se représenter, alors qu’un accord politique conclu le 31 décembre 2016, prévoit des élections d’ici la fin 2017. Un délai qui semble de plus en plus improbable.

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