CPI: Nouveau rejet de la demande de remise en liberté de Laurent Gbagbo

La Cour pénale internationale a une nouvelle fois rejeté, mardi, la demande de remise en liberté provisoire de l’ancien président ivoirien. Pour le tribunal de la Haye, la détention est la seule mesure qui puisse garantir la participation de Laurent Gbagbo à son procès.

Cette décision des juges rendue publique dans un communiqué, intervient alors que beaucoup de ses partisans gardaient l’espoir d’une libération de leur mentor, depuis qu’une première décision de la chambre d’appel de la CPI avait demandé le réexamen du précédent refus.

Mais le réexamen de la demande de Laurent Gbagbo n’a rien changé à la sentence finale : la CPI a rejeté la demande de remise en liberté de l’ancien président ivoirien.

La Cour estime « donc raisonnable, appropriée et nécessaire » la détention de M. Gbagbo au motif qu’il existe « un réseau de partisans qui pourrait l’aider à échapper à la justice » ou qui pourrait exercer des pressions sur des témoins.

La CPI a également considéré que l’état de santé de l’ancien président s’était « amélioré » et qu’il permettait un maintien en détention.

Arrêté le 11 avril 2011 à Abidjan, Laurent Gbagbo a été transféré à la prison de la Haye, aux Pays-Bas, où il est jugé avec l’ancien leader des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité pendant la crise post-électorale de 2010-2011.

Leur procès se poursuit depuis lundi avec l’audition très attendue du Général Philippe Mangou, l’ancien Chef d’état-major des forces armées sous le régime de l’ex président, et considéré comme témoin-clé de l’accusation.

Philippe Mangou a déclaré dans son audition de mardi avoir conseillé à l’ex-président de démissionner au plus fort de la crise post-électorale qui a fait 3000 morts selon l’ONU. Sa résidence privée avait été attaquée quelques jours plus tard, en guise de représailles, selon lui.

En pleine bataille d’Abidjan entre forces pro-Gbagbo et combattants pro-Ouattara appuyés par la France et l’ONU, il se réfugie le 30 mars à la résidence de l’ambassadeur sud-africain, avant de retourner vers le camp Gbagbo.

Au lendemain de la chute de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, il avait prêté allégeance, comme d’autres chefs de l’armée, à l’actuel président Ouattara avant d’être nommé ambassadeur au Gabon en 2012.

A l’image de cet ancien chef d’état-major, plusieurs chefs de l’armée ex fidèles de Laurent Gbagbo, sont déjà passés dans ce procès en qualité de témoins de l’accusation. L’audition du Général par le bureau du procureur se poursuit jusqu’à jeudi, le procès ouvert le 28 janvier à la Haye, devant durer encore 3 et 4 ans.

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