L’opposant gabonais Jean Ping et ses lieutenants interdits de quitter le Gabon

Les autorités gabonaises ont annoncé ce dimanche, une l’interdiction de quitter le territoire national, pour le principal opposant gabonais Jean Ping et plusieurs leaders de l’opposition, suite à leur appels au «trouble à l’ordre public».

Au Gabon, le climat est de plus en plus tendu entre le pouvoir et l’opposition incarnée par Jean Ping depuis des rumeurs de prise de pouvoir, à la date du 31 août 2017 par Jean Ping qui ont circulé dans les réseaux sociaux et même dans les débits de boisson.

En effet, cette date correspond, au Gabon, au premier anniversaire des violences postélectorales qui ont suivi l’annonce de la victoire, très contestée, du président Ali Bongo Ondimba.

Deux semaines avant cet anniversaire, Jean Ping avait lui-même appelé les Gabonais à «se lever comme un seul homme pour marquer solennellement (son) arrivée au pouvoir».  «Je ne vous retiens plus. Je vous enjoins d’organiser, dès aujourd’hui et sans limite, jusqu’au départ des putschistes, toute manifestation civique», a-t-il lancé à ses militants, dans un message à la Nation.

Ce dimanche, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Jean-Eric Nziengui Mangalaa annoncé une décision d’interdiction de sortir du territoire de Jean Ping et de plusieurs de ses soutiens. Une «mesure administrative provisoire» qui selon le texte, concerne « les responsables des partis politiques et personnalités au sein de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) autour de Jean Ping».

Selon M. Mangala « cette mesure est consécutive aux propos séditieux de Jean Ping tenus le 18 août 2017 quand il appelait au trouble à l’ordre public, à la rébellion et à l’insurrection».

L’opposition a immédiatement condamné cette décision. Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblement Héritage et modernité, loyal à Jean Ping, s’indigne face à « ces décision cyniques, inacceptables, non conformes à la Constitution ; … Après avoir violé le choix des Gabonais, voilà encore une atteinte aux libertés publiques….», déplore-t-il.

Cette « mesure administrative provisoire » a déjà frappé certains alliés de jean Ping dont, l’ex-Premier ministre, Casimir Oye Mba qui a été interdit de «voyager pour la France vendredi soir».

Le 25 août, des marches de soutien à Ping avaient eu lieu dans plusieurs villes du pays, donnant lieu à plusieurs arrestations et à des dispersions par la police à Libreville et Port-Gentil.

La CNR de Jean Ping a annoncé la tenue lundi d’un nouveau «rassemblement national » dans un collège de la capitale Libreville.

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