Biya met fin aux poursuites judiciaires contre les leaders anglophones du Cameroun

Le président camerounais Paul Biya a signé ce mercredi un décret présidentiel qui met fin aux poursuites judiciaires engagées contre les leaders anglophones du pays, jugés pour « terrorisme ».

Selon un communiqué de la présidence rendu public mercredi, Félix Nkongho Agbor, avocat, Fontem Neba, enseignant d’université, Mancho Bibixy, animateur radio, «et certaines autres personnes interpellées», vont retrouver la liberté.

Les leaders anglophones étaient en détention depuis janvier dernier et étaient notamment accusés de terrorisme, rébellion, crime et délits d’opinion. Leurs avocats avaient plusieurs fois réclamé leur remise en liberté devant le tribunal militaire de Yaoundé, sans succès.

Depuis novembre, la minorité anglophone qui représente environ 20% de la population camerounaise estimée à 22 millions, proteste contre sa marginalisation.

Certains grévistes exigent un retour au fédéralisme, d’autres appellent à l’indépendance des zones anglophones. La grève des avocats, suivie de celle des enseignants des régions anglophones, a dégénéré en crise sociopolitique.

Dans la zone, la plupart des écoles sont restées fermer et les entreprises sont paralysées. Les grévistes exigent aussi des réformes contre l’utilisation écrasante du français dans ce pays bilingue.

Plusieurs écoles, résidences privées, postes de police, bâtiments administratifs, marchés ont été brûlés.

Le gouvernement du président Paul Biya a fortement réprimé la contestation qui touche les deux régions anglophones (sur les dix du pays).

L’Internet avait été coupé pendant plus de trois mois dans les deux régions anglophones du pays, la plus longue coupure jamais enregistrée en Afrique.

Selon un rapport du centre d’analyse International Crisis Group (ICG), publié début août, la crise provoquée par la contestation anglophone au Cameroun, «pourrait affecter l’élection présidentielle» prévue fin 2018.

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