Mali/Tombouctou : La CPI condamne un jihadiste à 2,7 millions d’euros de réparations

La Cour pénale internationale (CPI) a estimé ce jeudi à 2,7 millions d’euros, les dégâts causés par Ahmad al Faqi al Mahdi, un jihadiste malien qui avait fait détruire des mausolées de la cité historique de Tombouctou, dans le nord du Mali, en 2012, et ordonné des réparations pour les victimes.

Le juge Raul Cano Pangalangan a déclaré jeudi, que «la chambre ordonne des réparations individuelles, collectives et symboliques pour la communauté de Tombouctou, reconnaît que la destruction des bâtiments protégés a causé de la souffrance aux personnes à travers le Mali et la communauté internationale et estime M. Mahdi responsable pour les réparations à 2,7 millions d’euros».

Le Touareg Ahmad al Faqi al Mahdiun, mis en cause dans ces destructions était membre d’Ansar Dine, l’un des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le nord du Mali pendant environ dix mois en 2012, avant d’être en grande partie chassés par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France.

Mahdi a été condamné en septembre 2016 à neuf ans de prison pour avoir «dirigé intentionnellement des attaques» contre la porte de la mosquée Sidi Yahia et neuf des mausolées de Tombouctou, classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco et détruits à coups de pioche, de houe et de burin. Il était alors le chef de la Hisbah, la brigade islamique des mœurs.

La CPI a identifié trois catégories de préjudices: « l’endommagement des bâtiments historiques et religieux attaqués, les pertes économiques indirectes et le préjudice moral ».Le condamné étant indigent, la Cour a déclaré que les réparations seront complétées par le Fonds au profit des victimes, organe indépendant mis en place par le statut de Rome, traité fondateur de la CPI.

La Cour a également exigé la publication en ligne des excuses faites par M. Mahdi à l’ouverture de son procès l’été dernier, les jugeant « sincères, sans équivoque et empreintes d’empathie ».

Il s’agit de la seconde ordonnance de réparations prise par la cour, après celle rendue en mars dernier suite au procès de l’ancien chef de milice congolais Germain Katanga.

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