Un leader de l’opposition tchadienne arrêté à Moundou au sud du Tchad

Le chef du Parti national républicain (opposition tchadienne) Mahamat Adoum a été arrêté samedi alors qu’il se rendait avec d’autres membres de l’opposition à la prison de Moundou, dans le sud du pays, pour visiter l’ancien candidat à la présidentielle de 2016, Laokein Médard, actuellement détenu pour détournement de biens publics.

Selon un communiqué de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDDH), Mahamat Adoum a été arrêté lorsqu’«une délégation des chefs de partis de l’opposition a été prise à partie par des gendarmes, policiers et agents de la police politique».

La délégation comptait rendre visite à Laokein Médard, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016 et ex-maire de Moundou, arrêté le 13 juillet et mis en examen le 17 pour «détournement de biens» publics et «complicité».

Il a été évincé de sa mairie fin juin par le conseil municipal de Moundou, pour «malversations financières».

Selon le ministre tchadien de la Sécurité publique, Ahmat Mahamat Bachir «l’affaire Laokein est une affaire judiciaire et non une affaire politique», invitant l’opposition à aller «individuellement, … lui rendre visite».

Le ministre a par ailleurs confirmé à la presse, l’arrestation du chef du Parti national républicain et déclaré qu’il serait entendu et présenté devant un juge. «Tels qu’ils se sont présentés, c’est une manifestation qui ne dit pas son nom», a-t-il expliqué.

Dans un communiqué, la CTDDH assure de son coté, que les forces de l’ordre, «après avoir simulé une fouille, ont brusquement exhibé une grenade qu’ils prétendent avoir découvert dans le véhicule d’un chef de parti». Le communiqué parle d’une «machination grossière».

Le ministre Bachir rétorque en affirmant que «la prétendue grenade retrouvée dans une voiture, c’est une version de l’opposition », ajoutant qu’une enquête est ouverte.

Le gouvernement du président tchadien Idriss Déby Itno, l’un des alliés africains de l’Occident contre les jihadistes, est accusé par des ONG de Tortures, détention au secret et de durcissement ces derniers mois, de la répression des manifestations de l’opposition.

Selon Mahamat Nour Ibedou, de la Convention tchadienne pour la défense des droits humains, «les gens meurent par manque de nourriture, par manque de soins et pour cause de conditions déplorables d’hygiène» dans les prisons.

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