Des interpellations de manifestants opposés à un troisième mandat d’Alpha Condé

La police guinéenne a procédé à des interpellations dont celle de l’artiste Tankana Zion, figure du reggae dans le pays, ce mardi à Conakry, alors qu’il participait à une marche contre l’éventualité d’un troisième mandat d’Alpha Condé à la tête du pays.

Parti de l’esplanade du Stade du 28-Septembre, dans la proche banlieue de Conakry, pour atteindre le cœur du centre administratif de Kaloum, à un kilomètre du palais présidentiel Sékoutouréya, la marche organisée par le collectif «Wonkhai 2020», qui signifie en langue soussou, «En marche pour 2020», s’est heurtée aux dispositifs des forces de l’ordre.

Des échauffourées ont éclaté entre les manifestants et les services de sécurité qui ripostaient aux jets de pierres des marcheurs par des gaz lacrymogènes.

L’un des leaders de la manifestation, Takana Zion, artiste de reggae-dancehall et un autre jeune ont été embarqués par la police. Déjà en février, Elie Kamano, un autre artiste guinéen, avait été lui aussi, interpelé par la police la semaine dernière à Conakry, pour avoir participé à une manifestation non autorisée contre le président Alpha Condé.

Selon le porte-parole du Haut commandement de la gendarmerie, le colonel Mamadou Alpha Barry, l’artiste est détenu à l’escadron mobile numéro 3 de Matam, banlieue sud de Conakry.

Djani Alfa, l’autre artiste et leader du collectif «Wonkhai 2020», s’est offusqué mardi de la réaction «brutale» des forces de l’ordre, alors que les manifestants veulent simplement «passer le message de la jeunesse dans l’amour et le respect…sans rien casser, ni blesser personne».

Le président Alpha Codé n’a pas encore pris d’initiative officielle dans ce sens, mais  beaucoup lui prêtent l’ambition de se maintenir au pouvoir au-delà de la durée prévue par la Constitution depuis la naissance de mouvements de soutien en sa faveur.

Le week-end dernier, deux manifestations de «reconnaissance à ses actions» ont  été organisées. L’un au Palais du Peuple de Conakry par un autre groupe d’artistes et l’autre par un mouvement dénommé «l’Union du Fouta pour Alpha Condé», du nom de l’une des quatre régions naturelles de la Guinée, qui est aussi le fief de l’opposition.

 

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