Maroc : La marche du jeudi à Al-Hoceïma interdite par les autorités locales

Les autorités marocaines ont interdit ce lundi une manifestation prévue ce jeudi 20 juillet à Al-Hoceïma, dans le nord du pays, secoué par un mouvement de contestations sociales depuis près de huit mois.

Selon un communiqué de la préfecture d’Al Hoceïma relayé par l’agence de presse MAP, « il a été décidé de ne pas autoriser la tenue de cette marche », précisant que les autorités locales n’ont reçu aucune demande d’autorisation.

Cet appel à manifester avait été lancé par Nasser Zefzafi, le leader du « hirak » (« la mouvance », nom donné localement au mouvement de contestation, ndlr), avant son arrestation fin mai par la police, mais le message continue d’être relayé sur les réseaux sociaux.

La marche « est de nature à porter atteinte au droit de la population à un climat sécuritaire sain », a ajouté la préfecture, appelant « les organisateurs potentiels à se conformer à cette décision » et prévenant que « toutes les mesures nécessaires » avaient été prises pour la faire appliquer.

Mais pour ses organisateurs, cette « marche pacifique » était organisée notamment pour exiger la « libération » des prisonniers du « hirak », protester « contre la répression » et « maintenir le combat populaire contre le makhzen (pouvoir) ».

Selon un dernier bilan officiel, 176 personnes ont été placées en détention préventive. Cent-vingt mis en cause sont actuellement jugées, dont certains en liberté provisoire. Des peines allant jusqu’à 20 mois de prison ont été déjà prononcées en première instance.

Depuis la mort fin octobre 2017 d’un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures, la province d’Al-Hoceïma a été le théâtre de nombreuses manifestations pour exiger le développement d’une région que ses habitants jugent marginalisée.

La relance par l’Etat d’un vaste plan d’investissements et de chantiers d’infrastructures n’a toutefois pas suffi à désamorcer la colère, même si la tension est retombée d’un cran en juillet avec le retrait des policiers des lieux publics emblématiques à Al-Hoceïma et à Imzouren.

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