L’Etat d’urgence de trois mois en Zambie approuvé par le parlement

Le Parlement zambien a largement approuvé mardi soir, la très controversée déclaration d’état d’urgence sollicitée la semaine dernière par le président Edgar Lungu à la suite d’une série d’incidents violents attribués à l’opposition.

Les députés du Parti uni pour le développement national (UPND, opposition) ont refusé d’assister au débat par solidarité avec leurs 48 collègues suspendus provisoirement pour avoir refusé d’assister à un discours du chef de l’Etat.

Le président Lungu a justifié cette mesure qui survient après l’incendie, le 4 juillet, du principal marché de la capitale Lusaka, dernier en date d’une série d’incendies vraisemblablement criminels ayant visé des marchés, des bâtiments publics et des entreprises à travers le pays,en assurant qu’elle préserverait les investissements dans ce pays.

« Il ne fait aucun doute que ceux qui ont perpétré ces actes irresponsables veulent rendre le pays ingouvernable », a jugé le chef de l’État dans une déclaration à la nation, attribuant la paternité de ces actes à l’opposition qui veut selon lui, « créer la terreur ».

Principale cible du chef de l’Etat, le Parti uni pour le développement national (UPND) dont le leader Hakainde Hichilema est détenu depuis avril pour avoir tenté d’entraver le passage du convoi présidentiel,a nié ces allégations et l’a accusé de vouloir « tuer la démocratie ».Hichilema risque la peine de mort pour trahison.

Ce dernier, refuse catégoriquement de reconnaître la victoire de son rival, acquise de justesse, de seulement 100.000 voix de différence, qu’il dit entachée de fraude.

La Zambie, petit pays d’Afrique australe et deuxième producteur africain de cuivre, a connu une relative stabilité jusqu’aux élections d’août 2016, marquées par plusieurs incidents violents entre partisans politiques rivaux.Les tensions politiques qui pèsent depuis plusieurs mois dans le pays inquiètent vivement la société civile zambienne, qui dénonce la dérive autoritaire du président Lungu.

L’état d’urgence permettra à la police d’interdire des manifestations, prolonger les détentions, perquisitionner sans mandat, fermer les routes, imposer un couvre-feu et restreindre les déplacements.

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