Le vice-président angolais renvoyé en procès au Portugal pour corruption de magistrat

La justice portugaise a décidé mercredi de renvoyer en procès le vice-président angolais Manuel Vicente qu’elle soupçonne d’avoir versé des pots-de-vin à un procureur pour qu’il classe deux enquêtes le visant en 2012.

Le tribunal d’instruction de Lisbonne a également ordonné le renvoi en procès de l’ancien procureur portugais Orlando Figueira, arrêté en février 2016, soupçonné d’avoir perçu de l’argent du vice-président angolais, qui était président de la compagnie pétrolière angolaise Sonangol à l’époque des faits.

Selon la presse portugaise, M. Figueira , accusé de corruption passive, blanchiment d’argent, violation du secret de l’enquête et falsification de document aurait touché 760.000 euros pour enterrer les affaires impliquant le dirigeant angolais, dont, au moins, 200.000 euros de la part d’une filiale de Sonangol.

Il s’agit notamment d’une affaire en janvier 2012 portant sur l’origine des fonds avec lesquels Manuel Vicente avait acheté un appartement de luxe dans la banlieue de Lisbonne. Et, en novembre 2013, la justice portugaise avait classé une autre enquête pour fraude fiscale et blanchiment de capitaux concernant le dirigeant angolais, dans laquelle il n’avait pas été mis en examen.

Selon le ministère public, les autorités portugaises ont saisi 512.000 euros placés au nom d’Orlando Figueira sur des comptes bancaires au Portugal et dans la principauté d’Andorre. Peu après l’arrestation du magistrat, le vice président angolais  avait nié toute implication dans cette affaire, affirmant n’avoir «absolument rien à voir avec un quelconque paiement».

Manuel Vicente âgé de 61 ans, fut un temps considéré comme le dauphin du président José Eduardo dos Santos. Depuis le début des enquêtes ciblant plusieurs hauts responsables de l’ancienne colonie, les relations diplomatiques entre le Portugal et l’Angola, ont pris un coup de froid. La ministre portugaise de la Justice Francisca Van Dunem avait dû reporter en février une visite en Angola, «à la demande de Luanda», moins d’une semaine après la mise en accusation du vice-président angolais.

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