La CPI demande l’application du mandat d’arrêt contre fils de Kadhafi

La Cour pénale internationale (CPI) a exigé mercredi dans un communiqué, l’arrestation immédiate du fils cadet de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, libéré le vendredi 9 juin par la brigade qui le détenait dans la ville libyenne de Zenten, afin qu’elle puisse le juger pour crimes contre l’humanité.

Dans son communiqué, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda indique que le mandat d’arrêt délivré à l’encontre de Seif al-Islam en 2011 pour crimes contre l’humanité «est toujours en vigueur et la Libye est tenue de procéder immédiatement à l’arrestation de M. Kadhafi et de le remettre à la CPI, indépendamment de toute prétendue loi d’amnistie en Libye».

La « Brigade Abou Bakr al-Sadiq », qui détenait le fils de l’ex-guide Libyen a assuré l’avoir libéré, en vertu d’une nouvelle loi d’amnistie édictée par les autorités de l’Est du pays, rivales du gouvernement d’union nationale (GNA) installé à Tripoli.

Des propos qui contrastent avec ceux d’ Ibrahim Massoud Ali, du bureau du procureur général de Tripoli, qui avait assuré en début de semaine que Seïf al-Islam était toujours recherché par les autorités judiciaires de Tripoli, où il avait été condamné à mort par contumace en juillet 2015 pour son rôle dans la répression du soulèvement début 2011 contre le régime de son père.

La procureure insiste sur le fait qu’«aider un fugitif à se soustraire à la justice ne saurait être toléré, et M. Kadhafi doit être remis à la Cour», ajoutant que les «États et entités concernés» sont invités à transmettre à son bureau «tout renseignement pertinent dont ils disposeraient».

Mohamed Khaled Al-Tuhamy, le commandant de la Brigade Abou Bakr al-Sadiq qui détenait Seif al-Islam est également sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis le 24 avril 2017 et doit répondre de « crimes contre l’Humanité, d’emprisonnement, torture, persécution et autres actes inhumains, et des crimes de guerre de torture, traitements cruels et atteintes à la dignité de la personne, commis en divers lieux sur le territoire libyen en 2011 », indique le communiqué.

Fatou Bensouda avait récemment affirmé au Conseil de sécurité des Nations unies qu’elle ferait de la Libye «une priorité» en 2017.

Au total, trois des sept fils de Kadhafi sont morts pendant le soulèvement qui a conduit à la mort de l’ex-dictateur. L’un des survivants, Saadi Kadhafi, avait été capturé en décembre 2011. Il est poursuivi à la fois par la CPI et par les autorités libyennes.

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