Violence au Kassaï: la communauté internationale demande une enquête indépendante

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a indiqué, mardi, à l’ouverture de la 35e session du Conseil des droits de l’Homme à Genève, attendre d’ici deux jours, des engagements de la République démocratique du Congo (RDC) sur des investigations au sujet des violences dans la province du Kasaï, brandissant la menace d’une enquête internationale.

Le Haut-Commissaire, Zeid Ra’ad Al Hussein, qui réclame depuis mars la création d’une commission d’enquête du Conseil sur les violences en RDC après la découverte notamment de charniers, a insisté mardi à la tribune de l’Onu sur « la création d’un mécanisme d’enquête international pour le Kasaï », à moins de recevoir « d’ici le 8 juin des réponses appropriées du gouvernement concernant une enquête conjointe ».

Après la France et la Suède, les États-Unis ont également exhorté lundi l’ONU à créer une commission d’enquête sur l’assassinat de ses deux experts pour la RDC. L’ambassadrice américaine Nikki Haley, a plaidé à Genève en faveur de la création d’une commission d’enquête séparée sur les violations des droits dans cette province du centre de la RDC, qu’elle a qualifié d’ «actes horribles».

Le 1er juin, plusieurs ONG congolaises et internationales avaient appelé le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à lancer une enquête internationale sur ces violences meurtrières dans cette région, théâtre d’une rébellion depuis septembre 2016. Selon l’ONU, celles-ci ont fait plus de 400 morts et causé le déplacement de 1,3 million de personnes.

Zeid a déploré mardi les « difficultés » d’accès en RDC et a annoncé l’envoi la semaine prochaine d’ « une équipe » dans les pays voisins « pour rencontrer les personnes qui ont fui les attaques ».

La justice militaire congolaise a ouvert lundi avant de renvoyer au 12 juin sur demande du ministère public, le procès des présumés assassins des experts de l’ONU.

Les deux présumés assassins, Evariste Ilunga (élève, âgé de 16 ans) et Mbayi Kabasele (vendeur d’huile de palme, âgé de 30 ans), ont comparu et sont poursuivis pour « crime de guerre par meurtre, crime de guerre par mutilation, terrorisme, participation à un mouvement insurrectionnel », selon leur avocat.

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