Zimbabwe : Mugabe nomme sa fille au Comité de censure médiatique

Bona Chikore, la fille du président Zimbabwéen Robert Mugabe a été nommée au sein d’un comité de censure médiatique, ont annoncé plusieurs médias du pays.

La nomination de la fille du président n’a fait qu’amplifier la polémique dans le pays, où de nombreux proches du président occupent déjà des postes importants dans l’administration.

Diplômée en finance et en comptabilité des universités de Hong Kong et Singapour, Bona Chikore, 27 ans, est la fille aînée de l’union entre Robert et Grace Mugabe. Ses neveux Patrick Zhuwao et Walter Chidhakwa sont respectivement ministres de la Jeunesse et des Mines.

Le mari de Bona Chikore, Simba, est quant à lui, chef des opérations de la compagnie aérienne nationale Air Zimbabwe.

Selon le quotidien The Herald, ce comité de censure dans lequel siège désormais la fille du président devra « jouer un rôle dans le contrôle et la régulation des médias ainsi que de l’industrie cinématographique ».

Elle sera accompagnée dans ce comité de plusieurs hommes de confiance de son père, notamment de la porte-parole de la police, Charity Charamba, l’ancien ministre de la Culture Aeneas Chigwedere et l’adjoint au porte-parole du président Regis Chikowore.

Reporters sans frontières (RSF) dénonce régulièrement le «harcèlement et l’intimidation de journalistes par le gouvernement de Robert Mugabe». Dans ce conteste, la nomination de Bona Chikore au sein d’un comité de censure est perçue par de nombreux observateurs, comme un moyen de faire taire les critiques sur la famille du vieux Mugabe et son entourage au poivoir.

En 2004, un comité de censure avait interdit une pièce de théâtre intitulée « Superpatriote et les idiots » qui dépeignait un dictateur autocrate maintenu au pouvoir par ses proches et des forces de sécurité violentes.

Le manque de liberté d’expression qui touche tous les citoyens en désaccord avec la politique du régime de Mugabe, au pouvoir depuis 1980, encourage les citoyens à utiliser de plus en plus les réseaux sociaux pour s’exprimer, et ainsi contourner la stricte réglementation sur les médias.

Le Zimbabwe est l’un des pays les moins accueillants en termes de liberté de la presse et des médias. En 2016, il pointait au 124e rang mondial dans le classement de 181 pays publié par Reporters sans frontières (RSF).

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