Niger: Les étudiants obtiennent gain de cause avec le renvoi du ministre de l’Enseignement supérieur

Le président Mahamadou Issoufou a décidé de remplacer le ministre de l’Enseignement supérieur, Mohamed Ben Omar, dont le départ était exigé comme « préalable » par les étudiants avant tout dialogue avec les autorités sur la crise universitaire.

La crise qui a emporté le ministre nigérien de l’enseignement a débuté le 10 avril par une manifestation de plusieurs centaines d’étudiants sur le campus de l’université de Niamey pour réclamer de meilleures conditions de travail.

La réponse de la police aux manifestants qui avaient bloqué la circulation a conduit à des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre. Ces affrontements ont fait un mort côté étudiant et 109 blessés, dont 21 policiers.

Le départ du ministre Mohamed Ben Omar, accusé par le syndicat des étudiants « d’avoir fait violer les franchises universitaires » par « les forces de l’ordre qui ont réprimé les étudiants » sur leur campus, était posé comme un des trois « préalables » à tout dialogue avec les autorités .

Pour faire aboutir ces trois préalables, le syndicat des étudiants (USN) avait décrété « la suspension des cours dans tout le pays, jusqu’à nouvel ordre », alors que le ministre avait déclaré la réouverture des campus du pays à partir du 15 avril.

Selon un décret signé par le président Mahamadou Issoufou, Mohamed Ben Omar et le ministre de l’Emploi et du Travail Yahouza Sadissou échangent leur portefeuille ministériel.

Le secrétaire général du gouvernement, Gandou Zakara, a indiqué dans une déclaration à la télévision nationale, que « ce remaniement technique est le fruit d’un besoin ressenti par le président de la République de ramener la sérénité dans le secteur de l’Enseignement supérieur (…) suite aux événements regrettables à tout point de vue du 10 avril ».

Les étudiants demandent également l’ouverture « d’une enquête indépendante » pour faire « la lumière sur la mort » de Mala Bagalé, un étudiant en troisième année de sociologie  » qui a succombé des suites de ses blessures après une chute, sans lien avec les « opérations de maintien de l’ordre », selon les autorités. L’USN affirme en revanche, que la victime avait succombé après avoir été atteint par « une grenade lacrymogène ».

Le troisième préalable de l’USN était « la libération » de quatre dirigeants syndicalistes des étudiants. Chose faite, mardi en début de soirée, selon une source syndicale et le responsable d’une ONG, qui ont assisté à leur sortie de la prison civile de Niamey.

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