Un soldat français poursuivi à Paris pour avoir agressé sexuellement deux fillettes au Burkina

Soupçonné en 2015 d’attouchements sexuels sur deux fillettes franco-burkinabè de trois et cinq ans, quand il était en mission au Burkina Faso, Sébastien L, un soldat français des forces spéciales, sera jugé ce mardi au tribunal correctionnel de Paris.

Il est aussi poursuivi pour l’enregistrement d’images à caractère pédopornographique, pour avoir filmé les attouchements sur une des fillettes.

Le 28 juin 2015, le prévenu et un de ses collègues des forces spéciales déployées à l’époque au Burkina Faso, dans le cadre de l’opération antiterroriste « Barkhane », se détendaient au bord de la piscine d’un hôtel de Ouagadougou. Ils rencontrent une Française, expatriée au Burkina, venue se baigner avec sa fille de trois ans et une autre enfant, âgée de cinq ans.

Après avoir sympathisé, elle surprendra plus tard, plusieurs fois le prévenu dans la chambre de sa fille où il avait prétexté la consoler d’un cauchemar. Puis lelendemain, la mère découvre que l’un des deux hommes a oublié une caméra portative GoPro.

Elle visionne les images et découvre des scènes filmées sous l’eau où l’on voit des attouchements sexuels sur chacune de ses deux fillettes. Elle se rend alors à l’ambassade de France pour y dénoncer les faits.

Pendant l’enquête, le soldat avait commencé par nier les faits, affirmant ne pas s’en souvenir, car il avait beaucoup bu, puis avait reconnu certains attouchements, confronté aux images qu’il avait lui-même tournées. Il encourt une peine de dix ans d’emprisonnement.

Ben Ouédraogo, père de l’une des deux fillettes, n’avait pas digéré « l’exfiltration » du soldat et de son collègue, en France, en vertu d’un accord judiciaire entre Ouagadougou et Paris. Selon lui, « Ça veut dire que n’importe qui peut faire n’importe quoi du moment qu’il est soldat, étranger, français’’.

Le président François Hollande avait lui évoqué un « fait divers grave », tout en estimant que cette affaire ne devait pas être « (mise) en rapport avec ce qui s’est passé en Centrafrique », où quatorze militaires stationnés à Bangui avaient été accusés de viols par six enfants de neuf à treize ans. Parmi eux, trois ont été identifiés. Les victimes et leurs familles se sont constituées parties civiles au procès, de même que l’association La Voix de l’enfant.

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