Le Nigeria compte acheter des avions pour lutter contre Boko Haram

Selon les autorités américaines, le Nigeria pourrait acheter jusqu’à 12 avions légers d’attaque dotés d’un équipement de ciblage sophistiqué pour près de 600 millions de dollars, afin d’appuyer ses forces terrestres dans leur lutte contre Boko Haram, malgré les préoccupations liées aux abus commis par les forces nigérianes.

Le Congrès américain devrait recevoir une notification formelle dans quelques semaines, validant cet accord avec le Nigeria que l’administration Obama avait voulu sans aller jusqu’au bout.

Les Etats-Unis ont suspendu les ventes d’armes au Nigeria et la formation des troupes nigérianes sous le régime de Goodluck Jonathan, suite à des inquiétudes sur les traitements infligés aux civils et aux rebelles arrêtés. Plusieurs ONG ont fait état de mauvais traitements, mais Abuja a toujours nié ces allégations.

Dans un rapport publié mercredi, le Fonds des Nations unies pour l’enfance s’inquiète encore du traitement infligé aux enfants victimes de Boko Haram, détenus par les armées des quatre pays de la région (Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun). « En 2016, près de 1.500 enfants étaient sous détention administrative », explique Patrick Rose, coordonnateur régional.

L’Unicef, rejoint ainsi Amnesty International qui avait déjà alerté, l’année dernière, les autorités sur ces conditions de détention « horribles », notamment de 149 personnes, dont 11 enfants de moins de 6 ans, mortes dans les casernes de Giwa à Maiduguri (Etat du Borno, nord-est du Nigeria) entre janvier et mai 2016.

Selon le rapport de l’Unicef, « ils sont détenus dans des casernes, séparés de leurs parents, sans suivi médical, sans soutien psychologique, sans éducation, dans des conditions et pour des durées que l’on ignore ».

Le gouvernement nigérian a cependant annoncé lundi, avoir libéré 600 personnes, dont 200 enfants, un geste « d’espoir » salué par les humanitaires qui encouragent une meilleure réintégration des villageois qui ont vécu sous le joug des combattants de Boko Haram.

Par ailleurs, le nombre d’enfants utilisés par le groupe djihadiste Boko Haram dans des attaques kamikazes a fortement augmenté, s’élevant « à 27 au premier trimestre 2017, contre neuf à la même période l’an dernier ».

Selon Marie-Pierre Poirier, directrice de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, »c’est la pire utilisation possible des enfants dans les conflits ».

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