Côte d’Ivoire : Un membre du commando du rapt du Novotel était chef de sécurité de la primature sous Ouattara

Le procès des « disparus du Novotel » qui met en cause des civils et des militaires pour le meurtre de quatre hommes, dont deux Français, enlevés en 2011 à l’hôtel Novotel d’Abidjan, au plus fort de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, s’est poursuivi ce mardi, avec le témoignage de l’un des membres du commando qui a enlevé les victimes.

Selon Max Landry Yoro Tapéko, qui est le seul parmi les accusés à avoir participé au rapt et conduit les otages au palais présidentiel, « il y a eu un rassemblement. On nous a dit qu’on devait se rendre au Novotel. C’est le commissaire Osée Logué qui a dit qu’un commando devait se rendre au Novotel. On nous a dit qu’il y avait une présence d’espions, de snipers et de journalistes au Novotel ».

Ce civil de 31 ans été très prolixe lors de l’audience de ce mardi, en présence de la famille du Français Stéphane Frantz Di Rippel, directeur du Novotel.

Une fois au palais présidentiel, « il y avait le chef de mon groupe et le commissaire Osée Logué qui posaient les questions au plus vieux des Blancs. Ils l’interrogeaient sur un fax qu’ils avaient reçu. Et le vieux, lui, pleurait. Il avait une voix qui nasille (…) « Ils ont subi un interrogatoire musclé… J’ai vu une personne qui les interrogeait, gifler et porter la main sur les otages ».

Me Ange Rodrigue Dadjé, un des avocats de la défense, a mis en doute le témoignage de l’accusé, le « seul membre du commando » à se retrouver devant la cour et qui « n’a jamais été mis en détention une seule fois » et ne reconnaît plus ce qu’il a dit au juge d’instruction.

Répondant aux questions de l’avocat, l’accusé a dit avoir été chef de la sécurité de la primature au lendemain de la chute de Laurent Gbagbo, précisant avoir participé aux côtés de Cherif Ousmane, l’actuel Commandant du bataillon des commandos parachutistes, à l’investiture d’Alassane Ouattara à Yamoussoukro.

Le tribunal doit poursuivre ce mercredi l’audition des coaccusés, dix hommes parmi lesquels figurent huit militaires ivoiriens.

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